Les origines

de la Poire à Botzi

Le nom “botzi” ou “botsi”, en patois fribourgeois, signifie grappe de cerises ou grappe de poires (Dictionnaire du patois gruérien et des alentours, 1992). En allemand, le terme “Büschelibirne” correspond tout à fait à cette signification.

L’origine de cette poire n’est pas très claire, vu que l’on ne trouve que très peu de littérature à son sujet. Certains prétendent que des mercenaires fribourgeois l’auraient ramenée de la région de Naples il y a 300 à 400 ans. Dans le climat propice des Préalpes, cette culture se serait répandue rapidement. L’origine de la culture de ce fruit dans notre pays varie. Des articles du début du siècle mentionnent sa présence dans les cantons de Berne et Fribourg. Classée comme une des meilleures poires d’automne, sa culture était conseillée (Der schweizerische Obstbauer Nr.2/1911). Par ailleurs, il est possible qu’à l’origine, on ait pris pour des poires à Botzi tout un groupe de petites poires d’emploi domestique.

Preuve de l’existence d’un seul type

Lorsqu’on parle de la Poire à Botzi, on entend très souvent dans les campagnes qu’il en existe plusieurs types différents, blanches, jaunes ou rouges. En 1988, l’association Fructus, en collaboration avec le jardin botanique de Fribourg (Peter Enz et al.), ont dressé une liste des arbres et recueilli des rameaux-greffons de plus d’une centaine de poiriers de la variété “Petite poire à grappe” (Büschelibirne) de différente provenance du canton de Fribourg et de ses zones limitrophes. 13 arbres ont été choisis et greffés sur un même type de porte greffe pour comparer les différentes sortes. Aujourd’hui, on peu conclure que la variété Petite poire à grappe n’existe que sous un seul type, dont quelques caractères peuvent différer suivant l’âge de l’arbre, le type de porte-greffe, le type de sol et l’emplacement.

Développement des cultures dans le canton de Fribourg

Vers la deuxième moitié du XXème siècle, avec la diminution progressive des vergers traditionnels de hautes tiges et l’apparition du verger intensif, cette variété s’est exclusivement développée et cultivée sous une forme moderne dans le canton de Fribourg. C’est pourquoi, cette poire est actuellement la plus connue, mais peut-être aussi la plus appétissante de notre canton. La Poire à Botzi est devenue une composante incontournable du menu de la Bénichon. Quelques 5 ha de cultures intensives et environ une vingtaine de producteurs sont recensés dans sa zone de production. L’Union Fruitière Fribourgeoise est l’interprofession pour la Poire à Botzi enregistrée comme AOC depuis l’automne 2007.